b) Son emploi pendant la guerre du Viêt Nam (1959-1975)
b) Son emploi pendant la guerre du Viêt Nam (1959-1975)
La guerre du Viêt Nam (ayant eu lieu de 1959 à 1975) est, elle aussi, un épisode de la guerre froide. Elle oppose le Sud et le Nord du pays par rapport au 17ème parallèle: le Sud étant une république présidée par Ngô Ðình Diêm depuis le 23 octobre 1955 et soutenue par les Etats-Unis, et le Nord étant un régime communiste fondé par Hố Chí Minh, chef révolutionnaire dans le conflit d’Indochine de 1946-1954 entre la France et les Viêt-Minh (Ligue pour l’indépendance du Viêt Nam) et soutenu par l’URSS et la République populaire de Chine. Cette opposition politique a fait naitre des tensions : certains anciens Viêt-Minh ainsi que des adversaires du régime sud-vietnamien se sont rassemblés pour former le FNL (Front national de libération du Sud-Viêt Nam ou Viêt-Công) dans le but de renverser le régime de Ngô Ðình Diêm et de réunifier le pays.
Les Américains, soutenant militairement et via des aides économiques le Sud-Viêt Nam depuis les accords de Genève entre la France et le Nord-Viêt Nam signés au mois de juillet 1954 qui ont mis fin à la Guerre d’Indochine, s’investissent dans la guerre du Viêt Nam car ils craignent que « la théorie des dominos », selon laquelle le basculement d’un pays vers le régime communiste ferait basculer les pays voisins vers ce même régime, ait lieu en Asie. Cette expression du Président américain Dwight David Eisenhower énoncée lors d’une conférence de presse : « Nous pourrions aussi avoir une interprétation des frontières que nous pourrions appeler « la théorie des dominos » vous avez une rangée de dominos debout, vous en faites tomber le premier et le dernier tombera à son tour très peu de temps après. Ainsi vous avez un début de désintégration qui pourrait avoir la plus grande influence […] .» a été employée pour expliquer l’assistance militaire et économique apportée par les Etats-Unis afin de limiter le développement du communisme dans le monde.
La coopération économique des Etats-Unis avec le Sud-Viêt Nam est une nouvelle fois affirmée suite à la signature en 1961 d’un traité d’amitié. Le nouveau Président, John Fitzgerald Kennedy, y envoie deux escadrilles d’avions bombardiers et deux compagnies d’hélicoptères. Mais, c’est réellement à partir de 1964 avec la Résolution du Golfe de Tonkin, à la suite de deux attaques réalisées par les forces nord-vietnamiennes sur deux destroyers américains dans ce golfe (situé entre la Chine et le Viêt Nam), que le successeur de John Fitzgerald Kennedy (ayant été assassiné), Lyndon Baines Johnson déclare l’entrée en guerre des Etats-Unis dans ce conflit et intensifie l’action de ses forces armées en ordonnant le bombardement régulier des villages Nord-Viêt Nam afin d’éliminer les opposants. Mais ces opposants sont difficiles à repérer car la végétation du pays se caractérise par une forêt tropicale dense.
Les hélicoptères connaissent alors pour la première fois une utilisation massive dans les opérations militaires en acquérant une nouvelle fonction : hélicoptère d’attaque. Cette place importante leur est permise grâce à l’utilisation de turbomoteurs présents en un ou deux exemplaires (la propulsion des hélicoptères étant réalisée jusqu’au milieu des années 1950 par des moteurs à pistons, à explosion en étoile). En effet, cela a fait naître des appareils plus lourds, plus rapides, plus fiables, de part une puissance plus élevée et donc une meilleure propulsion de ces engins. Dans ces turbines à gaz se réalise un échange d’énergie entre un rotor tournant autour d’un axe à vitesse constante et un fluide moteur, provenant des gaz de la combustion du kérosène dans l’oxygène de l’air, en écoulement permanent : l’air est capté dans l’entrée d’air de telle sorte que son écoulement soit régulier vers le compresseur, dont le rôle est de comprimer cet air pour l’amener dans des conditions optimales (vitesse, pression, température) dans la chambre de combustion. Cette dernière chauffe l’air grâce à l’apport de chaleur de la combustion entre l’oxygène et le kérosène lui donnant ainsi l’énergie nécessaire à faire tourner les turbines, reliée à la BTP (Boite de Transmission Principale). Cela entraîne alors le rotor principal mais également le rotor anti-couple, celui–ci étant relié à la BTP par l’arbre de transmission du rotor arrière. Le peu d’énergie non-utilisée par les turbines est évacuée par les deux tuyères, orientées vers deux directions opposées afin d’annuler l’effet d’une poussée qui serait dommageable au maintien du vol stationnaire.
Turbomoteur:
L’hélicoptère Huey est en quelque sorte un symbole de cette guerre ; son omniprésence s’explique par sa multifonctionnalité. En effet il a été utilisé pour le transport des troupes et des cargos, les évacuations sanitaires, mais également comme hélicoptère d’attaque. Pour cette configuration, il est alors occupé d’un armement spécialisé variant selon les modèles comme par exemple: deux mitrailleuses M37C ou M60 couplées en parallèle de chaque côté du fuselage, une tourelle lance-grenade placée sous le nez de l'appareil, deux lance-roquettes. Le Huey permet ainsi également d’appuyer les troupes au sol proches de l’ennemi (missions d’appui-feu rapproché). D’autres modèles Huey équipés de missiles TOW sont utilisés pour la lutte anti-chars.
Pour le transport de troupes, de fret, de logistique, d’armes, un hélicoptère ayant deux rotors contrarotatifs en tandem (tournant en sens opposé), le CH-47 Chinook, a été particulièrement utilisé. Celui-ci possède une capacité de charge très importante (8t de charge interne ou 9t de charge externe avec un crochet de cargaison qui lui confère la fonction de grue volante) rendue possible par la mise en place des deux rotors principaux à la place de l’association d’un seul rotor principal et d’un rotor anti-couple situé sur la queue de l’appareil, et il est également armé : une mitrailleuse sur la porte principale, deux lances grenades, des lance-roquettes, deux canons et cinq autres mitrailleuses.
Durant cette guerre, l’armée américaine a un recourt systématique à l’emploi de l’hélicoptère, se trouvant être beaucoup plus utile que l’avion à cause du relief majoritairement montagneux du pays et ses nombreux atouts : vol stationnaire, possibilité de voler à faible vitesse et/ou faible altitude, d’atterrir sur divers terrains, même non préparés. C’est pourquoi cette guerre est surnommée « Guerre des hélicoptères ».
Extrait du film Apocalypse Now: scène d'attaque par des hélicoptères
-> A travers l’ensemble des guerres menées dans le monde, l’hélicoptère a démontré au fil de son utilisation son intérêt dans le domaine militaire pour le secours des blessés, les missions de pénétration, d’appui-feu, de lutte anti-char, et s’est ainsi révélé être un engin polyvalent.